La communication olfactive chez le chat : tout savoir, tout comprendre
L’importance de l’odorat chez le chat
L’olfaction joue chez le chat un rôle important dans de nombreux domaines : reconnaissance des aliments, comportement de toilette, comportement sexuel, communication.
Les chatons qui naissent aveugles et presque sourds. Mais tout petits, leur odorat déjà développé leur permet de se guider pour retrouver le nid, la mère, et reconnaître leur mamelle favorite !
Le chat possède un sens de l'odorat bien plus développé que celui des humains
Le chat possède en effet 67 millions de cellules olfactives réparties sur 20 cm², alors que nous n’en possédons que 5 à 20 millions réparties sur 2 à 3 cm².
Perception des odeurs chez le chat


Le chat peut présenter un comportement olfactif conscient (flairage) qui mobilise les récepteurs olfactifs.
Il existe aussi une perception olfactive de type réflexe, le Flehmen. On observe alors le chat faire une mimique particulière : bouche entrouverte, lèvre supérieure légèrement retroussée Dans ce cas, c’est un autre organe de réception qui est mobilisé : l’organe voméro-nasal ou organe de Jacobson. Les molécules émises et perçues dans ce cas sont appelées les sémiochimiques, communément appelées « phéromones ».
L'odorat, le moyen de communication principal du chat
La voie olfactive accessoire : les molécules sémiochimiques produites par le chat
On trouve plusieurs pôles de production de ces substances :
- facial (glandes sébacées du menton à l’œil)
- podal (glandes sudoripares et sébacées des coussinets plantaires)
- mammaire (glandes sébacées du sillon mammaire)
- anal (sacs anaux, glandes péri-anales)
- génital (glandes vaginales, glandes sébacées vulvaire, urétrales, glandes de la muqueuse pénienne et du fourreau)
- urinaire (glandes muqueuses)
Le chat va déposer ces sémiochimiques par différents moyens.
Comme on l’a vu, les sémiochimiques sont perçues grâce à l’organe de Jacobson, situé entre le palais et les muqueuses nasales du chat.
Que cherche à faire un chat qui se frotte ?

Le marquage facial est associé à un comportement de frottement (sur des objets, des congénères, des humains ou d’autres espèces animales).
Les glandes sébacées sont plus nombreuses sur le pourtour des lèvres, au dessus des paupières et sous le menton. Le frottement active la libération de substances sémiochimiques du complexe facial du chat, notamment :
- la fraction F3 impliquée dans le marquage facial des objets familiers. Il inhibe le marquage urinaire et favorise la prise alimentaire et l’exploration. Un chat arrivé dans un nouvel environnement passera un long moment à explorer et à se frotter sur les différents objets rencontrés pour y déposer son « odeur ».
- la fraction F4 utilisée dans l’allomarquage (marquage sur homme, chat, autre animal…). En se frottant, le chat stimule les interactions et inhibe les conduites agressives.
Ce sont ces fractions qui sont utilisées dans les diffuseurs de « phéromones » vendus en magasin.
La communication par marquage facial a donc un rôle apaisant mais également une fonction relationnelle.
Le chat qui frotte sa tête et tout son corps sur son humain qui rentre le soir à la maison ne lui souhaite pas vraiment la bienvenue. C’est simplement un moyen pour lui de redéposer son odeur sur lui !
Pourquoi un chat fait-il ses griffes sur un mur ou un meuble ?
Les griffades font partie du comportement normal d’un chat.
Le chat qui marque par griffade dépose une molécule chimique odorante, la FIS (Feline interdigital semiochemical). Ce marquage est associé à un signal visuel (marques linéaires sur un support vertical ou horizontal).
Le chat marquera aussi bien en extérieur qu’en intérieur, le plus souvent sur des zones de passage. Le message exprime le fait qu’un félin est passé par là.
On a pu constater que les marquages par griffades étaient plus fréquent sur des supports présentant des rayures verticales pré-existantes !
On veillera à offrir au chat des postes de griffades visibles et judicieusement disposés : lieux de croisement, lieux où le chat a choisi de griffer (canapé, coin de mur…), supports horizontaux et verticaux !
Si vous avez besoin d’aide pour un comportement de griffades non contrôlé : Consultations en comportement

Le marquage urinaire
Le marquage urinaire est un marquage visuel et olfactif. La position du chat est alors caractéristique (chat dressé, queue verticale, jet émis sur un support vertical) et ne peut être confondu avec un chat qui urine.
En extérieur, c’est un message qui vise à signaler la présence d’un occupant. Il est disposé sur les lieux de passage, entre les différentes aires d’activité du chat comme une information.
Le marquage urinaire peut signaler un état d’excitation sexuelle (marquage sexuel).
En intérieur, il s’agit le plus souvent de marquage réactionnel (émotion causée par la présence d’autres chats, des odeurs de congénères, un changement d’environnement), ou sexuel (chats mâles et femelles matures et non stérilisés).
En milieu émotionnellement stable, un chat stérilisé ne marque pas.
Si toutefois vous n’arriviez pas à gérer les marquages urinaires de votre chat : Consultations en comportement
Les marquages d'alarme du chat
En cas de stress, le chat peut aussi communiquer de manière involontaire. Il est possible alors de mettre en évidence une production de sémiochimiques par les coussinets plantaires et les sacs anaux.
Utilité des marquages
Les différents types de marquage, associés au dépôts des sémiochimiques, incitent les congénères à l’exploration de ces signaux. Ils indiquent la présence d’un chat.
C’est grâce à la communication, notamment chimique, que le chat peut vivre en harmonie dans un lieu organisé.
Les messages agissent sur celui qui les a émis. On parle de signaux auto-centrés.
Le toilettage ajouterait à la fonction « auto-centrée » des substances laissées et recueillies par frottement dans l’environnement.
En reconnaissant son environnement les les signaux qu’il a émis, le chat se sent apaisé.